Horizons de neige

HORIZONS – Cerf de Virginie
Extrait du livre Naturellement Vôtre
Naseaux humides, oreilles en girouette, elle veille. Dans son regard, l’harmonie des grands espaces, dans son sang, la mélodie des grands vents, dans son coeur, la ballade du terroir… Le soleil s’étire et la brise se lève, elle tremble au moindre frémissement de la forêt, c’est la musique des horizons.
AH! COMME LA NEIGE A RACONTÉ…

SIGNES DE PRINTEMPS – Canard pilet
Libres horizons
Pour couronner son dixième anniversaire du printemps l997, la compagnie Disque Améric souhaite une oeuvre pour leur salle de conférence. Choisi comme peintre, je me rends rapidement compte que le comité ne m’imposera pas de restrictions véritables : une scène réaliste peinte de façon réaliste, l’animal et la saison à ma discrétion. Le président directeur général monsieur Pierre Deschênes réalise parfaitement qu’un artiste se sentant libre de créer produira une oeuvre plus convaincante, voire déterminante. Le format : 70 cm de hauteur (28”) par 2l0 cm de largeur (7 pieds) en fera mon plus grand tableau à vie à l’époque. Comme décor je choisis un paysage de neige avec la forêt et de grands espaces, nos racines en quelque sorte. L’espèce : le Cerf de Virginie, très présent en Amérique du Nord d’Est en Ouest avec la femelle, celle qui fera des petits et qui représente la «maison-mère» en regardan vers l’avenir. Le mâle, un peu plus à l’Ouest, symbolise la nouvelle usine en Californie. Le titre : «HORlZONS» évoque le dynamisme de l’entreprise. Plus on avance vers l’horizon, plus il recule et Disque Améric a cette façon de faire reculer les défis. En marchant toujours vers l’horizon, on peut faire la conquête du monde.
Horizons de succès
PREMIER PRIX PROVINCIAL CANARDS ILLIMITÉS – Sans préavis voilà qu’on m’invite à participer au concours provincial de Canards illimités. avec cependant pas beaucoup de temps pour produire une oeuvre adéquate. Même si on m’assure que le sujet n’est pas déterminant, je sais bien que les oeuvres retenues précédemment racontaient toutes l’histoire d’un canard. Je m’installe donc à mon chevalet, avec en tête une idée : le hâtif retour au printemps du si élégant Canard pilet. Je m’amuse à souligner de neige les éléments du tableau, dont une souche légèrement modifiée qui rappelle le long cou gracieux du mâle. Pas le temps d`encadrer, juste un carton passe-partout pour l’habiller un peu, et la voilà embarquée le vendredi du congrès de la fin de semaine. Puis je mets toute l’affaire en veilleuse, car les concours sont sujets à trop d’impondérables pour perdre du temps à attendre et espérer. Le dimanche soir, on sonne à la porte. C’est le responsable de Canards illimités. J’en conclus alors qu’il me retourne l’oeuvre, mais ses seuls mots sont: «Premier prix». Et il doit les répéter, car j’ai peine à réaliser que mon oeuvre vient d’être consacrée litho-donateur de l’année pour cette organisation d’envergure internationale. Un an plus tard, lorsque Canards illimités me livre mes éditions d’artiste, j’apprends à mon plus grand plaisir, que dans sa lignée, l’édition «SIGNES DE PRINTEMPS, Canard pilet» est la plus vendue jusqu’à maintenant. Donc, beaucoup plus de sous pour la conservation d’habitats fauniques et beaucoup plus de gens appréciant mon travail.
Horizons d’amour
SOUFFLE DE VIE – Petite Nyctale
Édition d’interprétation disponible à la Boutique
Cette toile a une valeur sentimentale. Elle a pris naissance en même temps qu’un certain amour qui, encore aujourd’hui, me tient toujours captif de son aura de lumière. C`est mon «souffle de vie». Pour la première fois, je conserve une oeuvre. Et ce, même si plusieurs collectionneurs s’en porteraient volontiers acquéreurs. Réservée, collection de l`artiste.
Du haut de ses trois pommes, la chouette sommeille. Elle est immobile, presqu’invisible sauf pour les sentinelles à tête noire qui m’escortent. Emmitouflée dans son manteau d’air et de duvet, elle semble vouée à un paresseux engourdissement, si ce n’est d’une discrète chaleur blanche qui fait office de « souffle de vie ». L’espace d’un instant, la Petite Nyctale daigne tirer les rideaux de ses paupières pour acquiescer des yeux mais sans plus, les houspilleuses qui chahutent allègrement. Fainéante, elle retourne à son oreiller de plumes puisque le soleil pour elle, malgré son ardeur, ne figure qu’à titre de lampe de chevet. Eh oui! curieusement, elle attendra la nuit pour que sa journée commence…

ONDE NOIRE SUR BLANC – Lièvre d’Amérique
La neige est éblouissante, cristalline tant et si bien que le ruisseau en est aveuglé et son eau coule limpide mais noire, vive mais froide.
Non loin, le Lièvre d’Amérique se dissimule derrière sa livrée immaculée. À pas de tortue, il cherche pitance à même l’écorce des jeunes peupliers.
Mais si par hasard son camouflage est percé à jour, il dégaine tel un éclair faisant foi de sa légendaire rapidité.

MARTEAU ET PILON – Pic chevelu
Pique et toque, marteau et pilon toujours du nez piquant, toujours du bec frappant sans maux de tête jamais prenant.
Frappe et creuse, pic au bouleau, têtu l’écorce fouillant et l’aubier déchiquetant, les insectes il entend au coeur de l’arbre grignotant.
Tique et toque, arrache et fouille son repas il entreprend de sa langue de serpent, piège barbelé et gluant pour tapageurs imprudents.