L’AUTOMNE DE LA VIE

LA FONTAINE DES SAISONS

(L’automne de la vie s’inspire du style des fables du poète français Jean de la Fontaine)

La FORÊT

ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. Plus un seul morceau de pipeau, de flutiau ou de chant d’oiseau. Elle pria le soleil de l’éclairer de quelques chauds rayons pour subsister, car elle allait crier famine au royaume du jour qui décline. C’est que MAÎTRE AUTOMNE, sur l’arbre perché, tenait toujours en ses branches ce feuillage que le sol, beau dommage, devait bientôt goûter.

LA DITE SAISON

est fort prêteuse ce n’est là son moindre défaut et elle abandonne parure et fardeau pour garnir le tapis de l’emprunteuse. Les FEUILLES de trois saisons à peine, ne voient pas la menace du vent qui les siffle en les courtisant et rougissent comme des collégiennes avant de mettre toutes voiles dehors pour amerrir enfin à bon port. Inondant certain ruisseau rocheux d’une pluie de couleurs naufragées, peaux rouges, rouillées, jaunes ou séchées, cuvées d’automne sur fond de ciel bleu.

Les CADUQUES

attirent-ils le mauvais sort puisqu’à l’hiver on les tiendrait pour morts? Frênes et bouleaux, érables et peupliers laissent-ils choir identité et ramage, les chênes et les hêtres exceptés, au profit d’un sommeil sans avantage? Éperdus au vert des pins et des épinettes et devant les sapins faisant place nette, tous ces arbres seraient-ils victimes du destin, leurs racines cependant faisant festin ?

Eh bien sachez, phénix des hôtes de ces bois, que vous serez de retour payés chaque fois avec l’intérêt et bien sûr le principal à la saison nouvelle, foi de végétal! Puisque la sagesse de Dame Nature, malgré ses airs de dormance, prépare de fait et à coup sûr votre prochain rnanteau de « verdoyance ».

SOL D’AUTOMNE, Feuille de peuplier et lycopode

« PATROUILLARD », Autour des Palombesc

CUVÉE D’AUTOMNE I